Désormais, je me tiens là où ça pousse pour moi.
J’enterre ma culpabilité et brûle mes stratégies de sabotage.
Je souris à celui ou celle qui veut me tirer en arrière, me déraciner et j’ancre mon pas dans le rythme de mon essence, le regard loin et le cœur périphérique.
Je marche dans les pas de mon vivant, je respire les effluves d’un Oui qui pulse, sans équivoque, sans négociation.
Je suis mon propre arbre, de mes racines à mes bourgeons, toute ma sève allant et venant, au gré de mes saisons.
Je suis femme debout, arbre dressé, redressé, ouvert à la folie des éléments, à la douceur de mes météos, à la caresse des animaux de passage.
Je suis les espaces et les temps nécessaires à mon déploiement.
J’accorde mes temps et mes espaces aux interpellations du Vivant et à lui seulement.
Je laisse mon cœur palpiter en mon sein, brûler de passion pour ce qui le nourrit et cela seulement.
Je reviens là, en ce cœur qui vibre, aime, déraisonne et m’élance toujours.
Je reviens dans mon antre, dans mon foyer, dans mon Beith, ma maison, j’y fortifie ma membrane entre dedans et dehors, entre toi et moi.
Je laisse ma membrane filtrer ce qui doit être filtré, et retenir ce qui doit être retenu.
Je respire la profondeur du silence qui demande à m’habiter encore et toujours plus largement.
Je laisse la place à ce qui me fait vibrer.
Je suis source et je me relie à toute source vivante et palpitante.
Je bois l’eau de ma rivière et je me fluidifie au fil de mes eaux.
Je nourris la joie, la profonde confiance en la Vie, ancrée depuis des astres dans le souffle d’une « Je Suis » qui se reconnait, pas à pas.
Je caresse ma peau, membrane captante d’un Vivant permanent.
Désormais, je suis là où ça pousse pour moi.
Là où je sens mon souffle prendre un second souffle.
Là où je peux te regarder dans les yeux sans attendre rien de toi, car je suis nourris.
Là où je peux reprendre souffle, faire alchimie de mes aléas et de mes bousculades.
Là où je me sens portée, transportée, émue et éblouie par la magie.
Là il y a simplicité et évidence.
Là où je suis « guérison par les relations », là où cela peut se transformer dans le pur amour de ma présence.
Là où je suis au centre.
Là où je m’émerveille, où je vois la Beauté, ta Beauté.
Là où s’élève mon chant spontané, dans l’église de mon chemin.
Là où mon corps danse la musique de mon âme.
Là où je suis mouvement, emmenée et portée par la Vie.
Je suis là où ça pousse pour moi.
Ailleurs est déjà occupé.