Il y a tant à dire sur ce février, qui pour ma part aura eu une belle saveur de St Valentin !
Tomber en amour avec soi, toutes les parts de soi – ombres et lumières -, se hisser par là-même vers le meilleur de soi, et entrer dans la magie de la Vie.

Début février, j’étais encore assez en présence de mes marasmes et agitations internes, contactant encore de belles fragilités…
Mais toujours mue par la volonté d’avancer, de me découvrir encore et encore, j’ai osé des pas, dans le champ de l’intime, avec moi, avec l’autre.
Au détour d’une expérience au corps à corps/cœur à cœur avec mon armure, j’ai basculé…j’ai ressenti de l’amour pour elle. Je pouvais aimer en moi celle qui s’arqueboutait depuis si longtemps, méfiante et vigilante en permanence.
Je ne sais pas bien décrire ce qui s’est passé, mais j’ai senti enfin ma plaque de kevlar se fondre dans l’amour et par l’amour que je lui portais. Cette fusion a mis un temps certain (j’ai 46 ans et je vis avec depuis l’âge de 8 ans) et ce temps est précieux car il me permet de savourer à sa juste valeur le fait de me goûter en profondeur. De savourer le fait de pouvoir dire oui, de me dire oui.
Moi qui travaille, entre autres, sur la relation à l’argent, je sais qu’il s’agit symboliquement de notre capacité à donner et recevoir. Et du coup je vois comment cette plaque, cette armure disait non jusqu’à présent au simple, au facile, au léger, à l’amour par peur d’un retour de bâton, d’une trahison, de l’autre, de la vie. Je ne devais avancer qu’en allant là ou c’était dur, difficile, challengeant. Là au moins, pas de surprise !

Voici le texte qui a suivi ce moment que je vis comme un tournant clé sur mon chemin :

« Chère armure, guerrière sans faille, toujours fiable et présente, depuis longtemps tu me tiens en garde contre mes propres déchéances, mes propres errements, contre les autres et leurs mauvaises intentions.
Du moins le crois-tu…
Aujourd’hui, tu vois que tu fatigues, que toi aussi tu te sens seule et désœuvrée souvent devant ton manque de malice et d’humour, coupée du vivant.
Toi et moi avons fait une belle route et je reconnais que tu as été longtemps à ta juste place.
Tu t’es tendue en mode non stop pour ne pas accepter n’importe quoi depuis ce fameux jour.

Dis-moi…
toi et moi, ne pourrions-nous pas baisser la garde, considérer que le passé est passé, qu’il n’y a plus rien à craindre puisque le cœur a commencé à recouvrer ses droits et ouvrir les bras …?
Maintenant, après tant d’années de non, de refus, de lutte, de contrôle permanent, de vigilance non stop, que dirais-tu de fondre ensemble dans le grand océan du OUI, le grand Océan de l’Ouverture à l’Unité Incarnée ?
Que dirais-tu que toi et moi, nous cessions notre morcellement pour un faire Un dans la confiance que « Je » ne peut pas être abîmé, qu’il n’y a pas d’abîme à craindre et que, puisque nous l’avons déjà expérimenté, c’est en osant nous jeter dans le vide avec un grand Oui, que la simplicité et la joie refont surface ?
Que dirais-tu que toi et moi nous allions ensemble, unies et fondues par l’amour, à la rencontre de ce monde, de ces autres, de ces sensations avec plongeon sans contraction, juste pour le goût de goûter la passion de la vie ?
Belle et tendre armure, belle carapace aux heures sans cesse travaillées, que dirais-tu que toi et moi, nous prenions repos et que nous puissions jouir – puisque nous l’avons déjà expérimenté – des plaisirs de la vie ?
L’Océan jamais ne se noie, nous ne risquons rien.
Je t’embrasse.
Je t’enlace.
Je te rends grâce pour tes bons et loyaux services reçus.
Maintenant, est venu le temps d’expérimenter ce OUI qui ouvre le champ des possibles.
Et tu sais pourquoi il n’y a pas de danger ?
C’est parce que ce Oui vient du cœur, de notre cœur à toi et moi, réunies. Et que ce cœur ne bat pas, ne respire pas s’il n’est pas relié à plus grand et plus beau.
Ce Oui vient d’un espace qui l’a engendré, d’un espace pur, avide de Vie et à partir de cet endroit-là, il n’y a pas de danger.
Toi aussi tu veux repos et détente.
Alors allons-y, je t’en prie !
Laisse ton premier R et fais-le rouler encore et encore pour qu’il se transforme en O que tu placeras juste avant ton U…
tu vois? tout est bien…cela devient presque un…OU…I.
Tu es presque mûre mon armour…
Ensemble. »

Ce passage m’a également fait prendre conscience de l’importance de l’équilibre.
De fait, j’ai longtemps « travaillé » d’arrache-pied à voir en moi mes parts d’ombres, mes chaos, mes champs de batailles, mes défauts, pour défricher et rendre ma terre meuble. Je SAIS la Joie qui se cache dans la dépression, je SAIS la paix qui se terre dans l’agitation et j’en passe.
Et aujourd’hui, si je reconnais la valeur d’un tel labour, je comprends aussi la joie et le plaisir d’aller voir, regarder, savourer ce que j’appelle mon jardin merveilleux. Mes talents, mes qualités, là où je rayonne et où je suis en résonance avec la vie qui va, sans question…J’ai mis cela de côté pendant fort longtemps et maintenant tout mon être réclame équilibre.
En tant que formatrice, je dis souvent : « on corrige les fautes d’un enfant dans ses devoirs…et en rouge qui plus est…vous croyez qu’il est motivé après ça ??? Et bien pour nous c’est pareil, apprenons à regarder nos belles parts !! » Combien de fois ai-je dit cela et fait faire cet exercice simple et complexe de lister ses qualités !!
Voilà que je deviens aujourd’hui mon propre élève…et avec quel délice !

Je vois aussi autour de moi comment l’écoute de ses qualités, la capacité à les mettre en œuvre ouvre la voie des synchronicités, crée des espaces magiques…Faire face à ses ses peurs, tensions et fermetures est libérateur et être dans ses talents, dans ce qui nous fait jouir et vibrer, cela est aussi un chemin inspirant et motivant.

Notre vie peut prendre des virages étonnants si nous nous laissons agir par le plaisir, le goût de déployer nos talents et ce qui en nous réclame de se mettre à l’œuvre…nous devenons alors des artistes, tout comme cette superbe architecture de la Cathédrale d’Albi (cf.photo).
Je sens vraiment une invitation à vivre grand en contactant et mettant en lumière ce qui déjà en nous piétine de plaisir.

Vive nos parts d’ombre et de lumière…là est l’équilibre et l’ouverture à la Vie !